Périménopause
Auparavant, la périménopause était peu nommée et souvent confondue avec la ménopause. Pourtant, il s’agit d’une étape distincte, parfois longue, qui marque le début de la transition hormonale. Aujourd’hui, on reconnaît que la périménopause est un phénomène naturel, que toutes les personnes menstruées traverseront tôt ou tard, avec des manifestations très variables d’une personne à l’autre.
On estime qu’environ :
20 à 30 % des personnes auront une périménopause très légère, avec peu de changements ressentis;
15 à 25 % vivront une périménopause difficile, avec des symptômes marqués et persistants;
50 à 60 % ressentiront des manifestations modérées, parfois dérangeantes mais généralement tolérables.
Définition neutre
La périménopause est une phase physiologique naturelle au même titre que la puberté ou la grossesse. Elle correspond à la période de transition qui précède la ménopause.
Concrètement, c’est la période où les ovaires commencent à ralentir leur production d’hormones (œstrogènes et progestérone). Les cycles deviennent plus irréguliers, mais l’ovulation peut encore survenir : il reste donc possible de tomber enceinte.
La périménopause dure en moyenne 4 à 8 ans, mais peut parfois être plus courte ou atteindre 10 ans. Elle débute le plus souvent vers 45 ans, mais peut s’installer dès la fin de la trentaine chez certaines personnes.
Ce qui se passe concrètement dans le corps
Le cycle menstruel est gouverné par des variations hormonales. En périménopause, ces vagues deviennent imprévisibles :
certaines ovulations surviennent encore, mais de façon irrégulière;
les œstrogènes et la progestérone connaissent des « montagnes russes »;
le corps réagit à ces variations par différents signes physiques et psychologiques.
Les manifestations les plus fréquentes
Elles sont nombreuses, mais chaque personne vit sa périménopause à sa manière. Parmi les plus courantes, on retrouve :
Irrégularités menstruelles : cycles plus longs, plus courts, menstruations plus abondantes ou au contraire très légères.
Bouffées de chaleur et sueurs nocturnes : dues aux variations d’œstrogènes.
Troubles du sommeil : difficultés d’endormissement, réveils fréquents, insomnie.
Variations d’humeur : irritabilité, anxiété, baisse de moral.
Troubles cognitifs : impression de « brouillard mental », difficultés de concentration, pertes de mémoire à court terme.
Modifications corporelles : prise de poids (souvent abdominale), douleurs articulaires, baisse de tonus musculaire.
Sécheresse vaginale et baisse de lubrification : qui peuvent avoir un impact sur la sexualité.
Baisse du désir sexuel (pas systématique, certaines personnes rapportent au contraire un regain de désir).
Palpitations cardiaques et migraines plus fréquentes.
Quelques trucs qui partent de soi
Certaines habitudes de vie peuvent aider à réduire l’intensité des manifestations :
| Habitude | Effets attendus |
|---|---|
| Éviter la consommation d’excitants (café, alcool, tabac, boissons sucrées) | Réduction des bouffées de chaleur, du stress et amélioration du sommeil. |
| Pratiquer une activité physique régulière (marche, vélo, yoga, danse) | Diminution de l’anxiété, meilleure santé cardiovasculaire et osseuse. |
| Techniques de relaxation (respiration, méditation, bain chaud) | Réduction du stress et de l’irritabilité. |
| Alimentation riche en oméga-3 et calcium (poissons, noix, légumes verts, produits enrichis) | Soutien à la santé osseuse et réduction des symptômes vasomoteurs. |
| Exercices de renforcement du plancher pelvien (ex. Kegel) | Réduction des fuites urinaires et amélioration de la vie sexuelle. |
Les traitements disponibles
Pour certaines personnes, les manifestations de la périménopause sont trop incommodantes et nuisent à la qualité de vie. Différentes approches existent :
Hormonothérapie (THS) : elle utilise des hormones synthétiques pour compenser la baisse des œstrogènes et de la progestérone. Elle peut réduire efficacement les bouffées de chaleur, les troubles du sommeil et prévenir la perte osseuse. Mais elle comporte aussi des risques, et n’est pas recommandée pour toutes. La décision doit être prise avec un·e professionnel·le de santé.
Traitements non hormonaux : certains antidépresseurs, anticonvulsivants ou antihypertenseurs, prescrits à faible dose, peuvent réduire les bouffées de chaleur.
Suppléments : calcium, vitamine D et parfois vitamine E peuvent soutenir la santé osseuse et réduire certains symptômes.
Médecines complémentaires : acupuncture, phytoestrogènes (soya, trèfle rouge), plantes médicinales comme l’actée à grappes noires. Les études sont partagées sur leur efficacité, mais certaines personnes y trouvent un soulagement.
Et la sexualité ?
La périménopause ne met pas fin à la sexualité. Mais les changements hormonaux peuvent modifier le désir, la lubrification ou la façon dont le corps réagit. La communication avec son ou sa partenaire, l’utilisation de lubrifiants ou l’exploration de nouvelles pratiques peuvent aider à maintenir une vie sexuelle épanouie.
Certaines personnes découvrent même une liberté nouvelle : moins de crainte liée à la fertilité, plus d’attention portée à leur propre plaisir et à leur rythme.

